Marie-Catherine Arrighi
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"Les Littéraires", Sculpture et Installation

L’Aiglon – mise en scène et extrait

Cycle
Les littéraires

Référence littéraire
"L'Aiglon" d'Edmond Rostand

Technique
Livre encordé sur lutrin fer forgé

La peinture et son installation font un lien direct avec la pièce de théâtre d’Edmond Rostand.

Extrait de « L’Aiglon » mis en exergue via une installation : fin de l’acte 2 scène 4

LE DUC*
(…)

(Il est remonté vers la fenêtre.)
Oh ! vouloir à l’histoire ajouter des chapitres,
Et puis n’être qu’un front qui se colle à des vitres !
(Il redescend vers Prokesch)
Je tâche d’oublier, quelquefois. Quelquefois,
Je m’élance à cheval, éperdument. Je bois
Le vent ; je ne suis plus qu’un désir d’aller vite,
De crever mon cheval et mon rêve ; j’évite
De regarder courir au loin les peupliers
Pareils à des bonnets penchés de grenadiers ;
Je vais ; je ne sais plus quel est mon nom ; je hume
Avec enivrement la forte odeur d’écume,
De poussière, de cuir, de gazon écrasé ;
Enfin, vainqueur du rêve, heureux, brisé, grisé,
J’arrête mon cheval au bord d’un champ de seigle,
Lève les yeux au ciel, — et vois passer un aigle !
(Il tombe assis, reste un instant accoudé sur la table, la tête dans ses mains. Puis, d’une voix plus sourde :
Encor, si je pouvais en moi-même avoir foi !
(Il lève sur Prokesch un regard d’angoisse.)
Vous qui me connaissez, que pensez-vous de moi ?
Ah ! Prokesch ! Si j’étais ce qu’on dit que nous sommes,
Que nous sommes souvent, nous, les fils de grands hommes !
Ce doute, avec des mots, Metternich l’entretient !
Il a raison, — et c’est son devoir d’Autrichien ! —
J’ai froid quand, pour y prendre un mot de sa manière,
Il ouvre son esprit comme une bonbonnière !
Vous, dites-moi quelle est au juste ma valeur ?
Vous qui me connaissez… puis-je être un empereur ?
(Avec désespoir.)
Que de ce front, mon Dieu, la couronne s’écarte,
Si sa pâleur n’est pas celle d’un Bonaparte !

PROKESCH, ému.

Prince…

LE DUC

Répondez-moi ! Dois-je me dédaigner ?
Parlez-moi franchement que suis-je ? Pour régner,
Ai-je le front trop lourd et les poignets trop minces ?
Que pensez-vous de moi ?

PROKESCH, gravement, lui prenant les deux mains.

Prince, si tous les princes
Connaissaient ces tourments, ces doutes, ces effrois,
Il n’y aurait jamais que d’admirables rois.

LE DUC, avec un cri de joie, l’embrassant.

Merci, Prokesch ! Ah ! ce seul mot me réconforte !
Travaillons, mon ami !

« L’Aiglon » pièce de théâtre d’Edmond Rostand

*titre que porte le fils de Napoléon Bonaparte, dit « l’Aiglon »

Lisez L’Aiglon non pas en ligne mais bien plutôt en caressant son papier. De même cette toile peut être, non seulement regardée, mais possiblement touchée et caressée par celui qui en ressentira l’envie.

L’Aiglon – recherche et installation (2018)

Cycle
Les littéraires

Référence littéraire
« L’Aiglon » pièce de théâtre d’Edmond Rostand

Technique
Livre encordé sur lutrin en fer forgé

Format
2 x 66 cm x 42 cm

( Toile lin tendue sur châssis )

Installation-livre-art-contemporain-français-marie-catherine--arrighi-reference-aiglon-roi-de-rome-corse-pièce-de-théâtre-d-edmond-rostand
livre sur lutrin – extrait mis en exergue
billet d’entrée de la pièce réimprimé en marque page

recherches diverses – édition rare illustrée par J. Gradassi

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Sarah Bernardt en costume de l’Aiglon – aggravation de sa blessure à la jambe droite

l-aiglon-tableau-diptyque-marie-catherine-arrighi-série-le-rouge-et-le-noir--extrait--livre-aiglon-edmond-rostand
toile « L’Aiglon – anatomie du fatum » en arrière-plan du lutrin
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